Commençons par un peu d’histoire…
Le 6 août 1991, Tim Berners-Lee publie le tout premier site web. En 2024, 1,5 milliard de sites peuplent le web, une évolution impressionnante en seulement 33 ans. Mais avec cette explosion, le poids moyen d’un site est passé de quelques kilo-octets à 2 à 4 Mo.
L’impact écologique de cette évolution est exponentiel. Pourquoi ?
Un web de plus en plus gourmand
À ses débuts, un site web, c’était du texte noir sur fond blanc. Les images sont arrivées prudemment – pas trop lourdes, sinon la patience devenait une vertu. Puis, les réseaux se sont améliorés (ADSL, fibre, 3G, 4G… vous connaissez la suite) et les sites ont embarqué toujours plus d’images, de vidéos et de JavaScript.
C’est ainsi qu’on en est arrivé à des pages surchargées, parfois pour des usages discutables. On pourrait parler de la publicité, mais… passons.
L’impact environnemental des sites web
Selon le Web Almanac 2024, voici les principales sources d’émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) d’un site web :
1️⃣ Images / vidéos : 40 à 70 %
2️⃣ JavaScript : 20 à 50 %
3️⃣ Polices de caractères (Fonts)
4️⃣ CSS
5️⃣ HTML
Les images/vidéos et le JavaScript se démarquent comme les principaux responsables de l’impact environnemental des pages web.
Les causes : pourquoi nos sites sont si lourds ?
Voici quelques coupables bien identifiés :
- Abus d’images et de vidéos, souvent mal optimisées.
- Single Page Application (SPA), par nature gourmandes en JavaScript.
- CMS peu optimisés, qui génèrent des fichiers lourds sans véritable nécessité.
La solution : revenir à plus de simplicité ?
Un site statique, c’est quoi ?
Un ensemble de fichiers (HTML, CSS, parfois un peu de JS) stockés sur un serveur et transmis tels quels au client. À l’opposé des sites dynamiques (comme les SPA ou les pages en rendu côté serveur, SSR), il nécessite moins de traitements, donc moins de ressources.
Pourquoi privilégier un site statique ?
- Réduction du JavaScript : moins de complexité = pages plus légères.
- Simplicité : HTML et CSS suffisent souvent pour beaucoup de besoins.
Ce n’est pas une panacée, mais combiné à des bonnes pratiques comme l’optimisation des images et des polices, un site statique peut réduire considérablement son impact écologique.
Les avantages d’un site statique : écologie et bien plus
En plus de réduire votre empreinte environnementale, voici ce qu’un site statique peut offrir :
- Moins de problèmes de sécurité : pas de base de données ou de traitement côté serveur = moins de vulnérabilités.
- Hébergement moins coûteux.
- Performances accrues : des temps de chargement plus rapides.
- Réduction des requêtes réseau, donc moins d’énergie consommée.
Les bons réflexes à adopter
À l’ère de l’hyper-interactivité sur le web, posez-vous cette question simple :
Cette fonctionnalité est-elle vraiment nécessaire ?
Chaque optimisation compte, que ce soit pour des raisons écologiques, économiques ou stratégiques. Utilisez le web pour ce qu’il a été conçu : un espace simple et accessible de partage de contenu.
Petit rappel sur l’éco-conception
L’éco-conception, c’est d’abord questionner les usages. Il ne s’agit pas de bannir les technologies plus gourmandes, mais de s’assurer qu’elles répondent à un besoin légitime et justifié.
Conclusion : un dernier conseil pour les développeurs
La prochaine fois que vous tapez npm create vite@latest
dans votre console, posez-vous cette question :
“Ai-je vraiment besoin d’un bazooka pour tuer une mouche ?”